Sursis pour le tueur de Fleur, criblée de plombs

Un habitant de Toul qui avait truffé de plombs une chienne, a été condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Nancy. Il a plaidé l’accident.

Les clichés sont parlants. Ils sont en noir et blancs. Il s’agit de radios. Celles du cadavre d’une chienne. On peut voir une multitude de petits points blancs à l’intérieur du corps. Il y en a une bonne centaine. Il s’agit de plombs. L’animal en a été littéralement criblé.

Pour comprendre ou plutôt tenter de comprendre, il faut revenir en arrière. Le 28 février dernier, en début de soirée, un coup de feu claque dans l’une des rues de la zone de Toul-Europe. Sur place, les policiers découvrent le cadavre de la chienne truffé de plombs. Le lendemain, un habitant du quartier vient confier au commissariat son inquiétude. Il raconte qu’il s’est disputé avec un ami de longue date qui a menacé de venir lui rendre une visite pas amicale avec une arme.

Acte gratuit ou tir accidentel

Les policiers font très vite le lien entre les deux événements. Ils placent en garde à vue le vieux copain qui finit par reconnaître avoir tiré sur la chienne. Pourquoi ? En garde à vue, il a admis s’être rendu au domicile de son ami qui n’était pas là et avoir passé ses nerfs en faisant un carton sur l’animal qui passait par là. Changement de version à la barre du tribunal de Nancy, en début de semaine.

Le tireur, âgé de 49 ans, a soutenu qu’il avait songé à se suicider avec le fusil à canon scié devant chez son ami et que c’est en reposant l’arme qu’un coup de feu serait parti accidentellement, tuant la chienne. Celle-ci s’appelait Fleur et appartenait à la voisine de son ami, une septuagénaire.

« C’était un animal qu’elle avait recueilli. Il avait été maltraité et il errait autour de sa maison. Il était difficile à approcher. C’est sa petite-fille qui est parvenue à l’amadouer et a commencé à l’apprivoiser. Depuis, il ne quittait plus sa maîtresse, comme s’il lui était reconnaissant de l’avoir sauvé », raconte l’avocat de la propriétaire de la chienne, Me Grégoire Niango.

Maîtresse « effondrée »

La maîtresse de Fleur a été « effondrée » lorsqu’elle a appris que son animal avait été abattu. Le choc a été d’autant plus fort que la septuagénaire n’a pas compris et ne comprend toujours pas ce qui s’est passé dans la tête du tireur. Elle a redouté à un moment donné d’avoir été la cible d’une obscure vengeance.

Mais le quadra au fusil à canon scié a toujours indiqué qu’il n’avait aucun contentieux avec elle et qu’il n’avait rien non plus contre sa chienne. Elle a juste eu le malheur d’être au mauvais endroit au mauvais moment. A-t-elle été victime d’un coup de feu accidentel ? « Ce n’est pas possible. Cela ne colle pas avec les constatations balistiques », commente l’avocat de la maîtresse de Fleur, Me Niango.

Le défenseur du tireur, Me Antoine Chateau, s’est toutefois efforcé de convaincre le tribunal que le tireur n’avait pas le profil d’un psychopathe qui tire sur tout ce qui bouge. Les juges ont néanmoins suivi les réquisitions du vice-procureur et l’ont condamné à 6 mois de prison avec sursis.

Christophe GOBIN

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